Avant de finir le jeu, j'étais très mitigé à l'idée de rédiger une évaluation sur celui-ci.

Je dirais qu'OMORI est un peu trop long pour ce qu'il a à raconter.

Mon "évaluation" restera très vague, car c'est un jeu qui s'expérimente malgré ses défauts. Je vous conseille d'ailleurs de faire une partie un peu à l'aveugle, sans aller chercher d'information sur l'histoire pendant votre partie, à moins que vous ne soyez vraiment bloqué, mais essayez de ne pas vous spoiler le jeu.

C'est un jeu d'apparence très mignon qui, sans trop vous donner de détails, raconte l'histoire d'un garçon qui se réfugie dans un monde imaginaire où il fait équipe avec ses amis d'enfances pour retrouver un de leur camarade perdu.

L'univers en soit est donc très sympathique, on sent la grosse inspiration Mother / Earthbound de l'ère Super NES, aussi bien dans l'histoire, les graphismes ou les combats.

Justement, parlons-en des combats, car c'est le gros défaut du jeu. Est introduit assez rapidement un système de force faiblesse semblable à Pokémon, ou plutôt à Pierre-Feuille-Ciseaux, ici basé sur les émotions : Colère > Tristesse > Joie > Colère > etc.
Chaque état agit aussi sur les statistiques des personnages et des ennemis (attaque, défense, chance), mais j'ai trouvé le concept sous-exploité et peu utile tout au long de l'aventure. La majorité des combats commencent d'ailleurs avec les personnages / ennemis sans émotion particulière (neutre), et même si ces émotions peuvent apporter des bonus, on peut largement tout faire sans celles-ci.

Comme dans la majorité des RPG, on acquiert aussi des compétences au fil des niveaux, et après quelques heures on n'a quasiment plus à se soucier de notre émotion ou de celle de l'ennemi pour gagner un combat, les rendant très ennuyants. Je passais ainsi la majorité de mon temps en combat sur mon smartphone, à spammer le bouton d'attaque, et je ne me concentrais que lors des combats de boss uniquement pour ne pas louper le bon moment pour me soigner ou faire une attaque plus puissante ...
Les combats apportent du coup vraiment peu au jeu, et fort heureusement vous ne serez pas amené à trop farmer pour monter en niveau avant d'affronter un boss.
Le souci, c'est que même si ceux-ci sont inutiles, et que j'aurais préféré que le jeu se concentre uniquement sur son scénario, OMORI est un jeu avec une histoire marquante et les combats finaux renforcent bien l'idée que le personnage lutte contre quelque chose qui l'obsède.
C'est vraiment la futilité de ces combats qui fait que je n'arrive toujours pas à savoir si je conseille ce jeu (malgré ma note positive) ... D'un autre côté, je n'ai jamais regardé quelqu'un jouer à un jeu en entier sur Youtube, et je ne sais pas si j'aurais réussi à m'investir autant dans cette expérience en regardant quelqu'un faire certains choix à ma place, je ne peux donc pas conseiller cette alternative.

Voilà pourquoi je suis mitigé. Maintenant, côté histoire, le jeu met une petite claque émotionnelle. Sur la bonne dizaine de soirées que le jeu m'a pris, je pense que j'ai passé un peu moins de la moitié de ceux-ci dans un bon seum, à repenser à certains passages un peu glauque tout en ayant la musique toute mignonne du jeu en tête. Sans dire que le jeu vous mettra en PLS, si comme moi vous avez l'habitude de vous investir dans les jeux vidéo, d'essayer de vous identifier aux personnages et de comprendre leurs intentions et leurs sentiments (quand l'histoire est bien écrite), vous allez penser à OMORI après l'avoir quitté.
En passant, le dernier chapitre étant assez important, je vous conseille de bien mettre 3 heures de côté si vous souhaitez ne pas être interrompu en plein malaise émotionnel.

Pour finir, je voulais parler de la musique, qui est une vraie réussite. 179 musiques, dont un peu moins de la moitié qui ont retenu mon attention, et que je réécoute avec plaisir après avoir acheté l'OST sur Bandcamp.

Voilà, c'est donc OMORI. Une expérience émotionnelle très particulière, un peu trop longue à mon goût, mais que je suis content d'avoir vécu. Des combats peu intéressants, mais une histoire prenante.