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Upplagd: 7 sep, 2018 @ 18:28
Uppdaterad: 27 feb, 2019 @ 10:36

La saga Shenmue, c'est une histoire tumultueuse qui commence dans les années 90 sur Sega Saturn. Le bébé ultime d'un créateur qui a tant fait pour l'industrie du jeu vidéo et qui a contribué à l'âge d'or de Sega dans les années 80/90: Yu Suzuki. Un projet conséquent qui à l'origine devait retracer l'histoire d'Akira Yuki (combattant célèbre de la licence Virtua Fighter) dans un jeu action-rpg qui promettait déjà de réinventer le genre (voir le projet Berkley). L'arrivée de la Dreamcast en 1997 change la donne et le développement continue finalement sur la belle blanche de Sega, avec en prime un personnage repensé; il ne s'agit plus de créer un lien éventuel avec Virtua Fighter mais une histoire originale avec son propre héros: Ryo Hazuki. Un jeune garçon de 18 ans qui voit son père mourir sous ses yeux après une confrontation musclé avec un inconnu nommé Lan Di, un expert en arts martiaux chinois. Ryo va alors enquêter pour retrouver la trace de l'assassin afin d'assouvir sa vengeance. Shenmue voit finalement le jour en 1999/2000 et pour les heureux possesseurs de la Dreamcast, c'est véritablement une claque dans la gueule.

J'avais personnellement découvert au hasard une présentation du jeu à la télévision, sans avoir eu le temps de retenir le titre. Jusqu'à ce qu'un ami m'invite chez lui pour me montrer la pépite du moment, qui n'était autre que Shenmue. Un univers riche et vivant bourré de détails, une histoire passionnante, des interactions à foison (décors, bornes d'arcade, distributeurs, machines à sous, supérettes,…) , une invitation à la découverte des arts martiaux à travers l'entrainement et l'apprentissage auprès d'autres personnages, une météo dynamique, un cycle jour/nuit, une bande son magistrale, des combats très intéressants et aussi la découverte d'une toute nouvelle mécanique de gameplay rendant les cut-scenes interactives (Le Quick Time Event, communément appelé QTE). C'était aussi, pour une génération qui avait été bercée par la culture nippone durant les années 80/90 et qui ne pouvait pas forcément voyager, une opportunité énorme de découvrir le Japon avec le quotidien d'une petite ville portuaire et de sa population prenant littéralement vie devant nos yeux ébahis, d'une manière naturelle et encore jamais vue dans un jeu vidéo. Les gens ont leurs habitudes, leurs horaires et emploi du temps, vous les voyez parfois dans la rue, parfois sur leur lieu de travail ou dans un bar. Les conversations changent en fonction de l'avancée du scénario. Il n'y a plus besoin de s'arrêter pile devant eux et d'appuyer sur une touche pour entamer le dialogue, le simple fait de les croiser et d'appuyer fait tourner le regard des protagonistes. C'est un petit détail mais un détail parmi tant d'autres qui rendaient le jeu si unique et impressionnant à l'époque. Pour résumer, c'était tout simplement un jeu en avance sur son temps, un nombre incroyable de nouveaux procédés (nommés sobrement Magic: Magic weather, Magic Maze, Magic Room, …) inventés par Suzuki et son équipe pour produire de vastes décors et un jeu incroyablement détaillé avec un nombre de données considérablement réduit. Et le bonheur continuait une année plus tard avec la sortie du second opus sur Dreamcast uniquement au Japon et en Europe puisque l'exclusivité américaine était réservée à la future nouvelle console de Microsoft en 2003: la Xbox. Le jeu nous emmenait cette fois à Hong Kong, introduisant un bon nombre de nouveaux personnages plus intéressants les uns que les autres (vous allez adorer Ren!) et nous faisait découvrir la fameuse citadelle de Kowloon; ce quartier atypique et fascinant d'une gigantesque mégapole où les gens vivaient en autarcie dans des conditions désastreuses. La conclusion du jeu nous emmène en Chine et plus précisément à Guilin, en pleine nature dans des décors somptueux et laissa les fans sans nouvelle d'une éventuelle suite pendant 14 ans, jusqu'à l'annonce de Shenmue 3 en 2015 qui a ému aux larmes énormément de fans.

Qu'en est-il aujourd'hui? On est en 2018 et on a enfin droit à un portage de ces deux jeux magnifiques. Certains diront que le portage est léger (juste un petit traitement HD), que le jeu a un peu vieilli (ce qui est compréhensible pour deux titres sortis il y a 18 ans), d'autres pesteront sur les divers bugs rencontrés. Parce que oui, il y en a quelques uns même si personnellement je n'ai pour l'instant rien rencontré de bien gênant (hormis l'entrainement et la progression des techniques) mais l'équipe de d3t prend le temps de fournir régulièrement des patchs correctifs. Personnellement, je dis que ce portage tient du miracle et Sega a su surfer sur la hype qu'a procuré l'annonce de Shenmue 3, que c'est une opportunité énorme de faire deux magnifiques jeux qui ont pendant longtemps été réservés à une petite communauté de joueurs (parce que la Dreamcast et la Xbox se retrouvaient à l'époque face à l'ogre Playstation 2) et que ce serait bien bête de s'en priver. Pour les curieux qui n'ont jamais eu l'occasion d'essayer Shenmue ou simplement pour ceux ayant envie de le redécouvrir une énième fois, il serait franchement dommage de s'arrêter à quelques petits problèmes mineurs (ou alors attendez que tout soit parfait). Les déplacements de Ryo peuvent paraître un peu lourds aujourd'hui, mais la magie opère toujours. Shenmue c'est une aventure passionnante, une ballade onirique dans un univers d'une richesse incroyable. Shenmue est ma petite madeleine de Proust et une saga, qui pour moi, n'a jamais encore été égalée. Un bonheur et à la fois une malédiction qui m'a amené à être parfois un peu dur et critique envers les jeux qui ont suivi. Merci Sega, Amen Yu Suzuki et vivement 2019!
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